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En France, une seule autorité représentant l’Etat coordonne toutes les activités en mer à travers la fonction du Préfet maritime. Le pouvoir de coordination est une vraie force par rapport aux autres pays. Le Préfet Maritime de l'Atlantique nous présente ici les enjeux d'une telle fonction.

La fonction de préfet maritime est particulière à la France, quel est son rôle ?

Du mont Saint-Michel à la frontière espagnole, le préfet maritime de l'Atlantique exerce la responsabilité générale de l'action de l'Etat en mer, dans toute la zone maritime Atlantique, du littoral jusqu'au large.
Il est investi d'un pouvoir de police générale :
- Il veille à la défense des droits souverains et des intérêts maritimes de la nation,
- Il fait respecter les réglementations nationale et internationale dans les eaux sous juridiction française,
- Il est responsable de la sauvegarde des personnes et des biens,
- Il est responsable de la protection de l'environnement marin,
- Il coordonne la lutte contre les activités illicites et assure le maintien de l'ordre public.

Il anime et coordonne l'action de toutes les administrations intervenant en mer (marine nationale, affaires maritimes, douanes, gendarmerie, sécurité civile et la société nationale de sauvetage en mer).

Quels sont les enjeux de cette fonction sur la façade Atlantique ?

La façade maritime Atlantique s'étend sur près de 3000 kilomètres de côtes. Les problématiques sont nombreuses et couvrent tout le champ de compétences du préfet maritime.
Le domaine du sauvetage et de la surveillance du trafic maritime est un enjeu majeur de la façade. A cet effet, je dispose des CROSS (Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage) d'Etel et de Corsen qui coordonnent directement les moyens de sauvetage en mer.

Les opérations de secours ou d'assistance concernent tous les types d'usagers de la mer : un pic d'interventions survient pendant la période estivale au profit de la navigation de plaisance et des loisirs nautiques, alors que la période hivernale voit la recrudescence des cas d'assistance aux navires en difficulté en raison des mauvaises conditions météorologiques.

En 2015, ce sont près de 5000 interventions qui ont été réalisées pour secourir près de 1700 personnes.
La protection de l'environnement est également un enjeu particulièrement sensible alors que la pointe bretonne voit passer plus de 40 000 navires par an. Les grandes catastrophes passées n'ont pas épargné notre littoral. Depuis le naufrage de l'Amoco Cadiz en 1978, la réglementation et nos moyens ont profondément évolué. La lutte contre la pollution maritime fait l'objet d'une organisation spécifique, car tout risque majeur de pollution maritime déclenche une véritable course contre la montre : il s'agit d'empêcher que la pollution ne se déverse ou qu'elle n'atteigne la côte.

Pour cela je m'appuie notamment sur les spécialistes du CEPPOL, le Centre d'Expertises Pratiques de lutte antipollution, mais je peux également compter sur les moyens des pays voisins et de l'agence européenne de sécurité maritime.

Quelles sont vos actualités maritimes du moment ?

A l'approche de la saison estivale, il s'agit de sensibiliser le public aux dangers de la mer. Avec l'appui des préfectures terrestres et des services de secours en mer, nous diffusons les consignes de sécurité sur le port du gilet de sauvetage, la nécessité de disposer d'un moyen pour alerter les secours,... Tous les plaisanciers ont un téléphone : ils doivent le prendre avec eux, dans une pochette étanche, pour composer en cas d'urgence le 196, le numéro d'appel direct des CROSS.

Le développement de nouvelles activités en mer comme les EMR va-t-il faire évoluer les missions historiques de la préfecture maritime ?

Les futurs parcs éoliens et hydroliens constituent de nouvelles activités que nous suivons de très près. Ma priorité reste la sécurité des usagers de la mer et la protection du milieu. Je veille à ce que ces nouvelles activités puissent se développer de façon durable avec les autres usagers de la mer et dans le respect de l'environnement marin. A cet égard, je rencontre très régulièrement les acteurs et professionnels de la mer, notamment à l'occasion de conseils maritimes de façade.

https://www.premar-atlantique.gouv.fr/