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Créocéan est un bureau d’études spécialisé en environnement marin, aménagement du littoral et océanographie. Son expertise pluridisciplinaire, en France et à l’international, permet une meilleure compréhension et protection des milieux marins littoraux et offshore. Ancienne filiale d’application de l’IFREMER, Créocéan est étroitement liée aux milieux scientifiques et mène des efforts continus de recherche et d’innovations technologiques. 

Votre entreprise propose des diagnostics, expertises et recommandations dans la dynamique du développement durable lors de projets de développement économiques des territoires maritimes. La biodiversité marine est l'un de vos domaines d'activités. Pouvez-vous nous en dire plus ?

L’analyse de la biodiversité d’un écosystème marin est une étape incontournable pour diagnostiquer son état de santé. C’est pourquoi Créocéan réalise très fréquemment des prélèvements d’espèces et des inventaires de la flore et de la faune marine, dans tous types de milieux marins, des zones les plus littorales (estuaires, lagunes, mangroves…) aux profondeurs les plus importantes (zones abyssales).
Les moyens employés sont adaptés à la nature et à la profondeur des fonds :

  • inventaires à vue en plongée,
  • comptages d’espèces,
  • suivis le long de transects permanents sur les herbiers ou les coraux,
  • prélèvements à la benne ou au carottiers grandes profondeurs,
  • utilisation de ROV …

Ces opérations sont menées dans le cadre de suivis environnementaux type DCE ou DCSMM, ou dans un but de contrôle de l’état des milieux avant, pendant et après un projet d’aménagement maritime sur le littoral ou offshore (portuaire, dragage, forage, câble, EMR …).
Généralement, l’ensemble des principaux compartiments biologiques est ciblé : plancton, peuplements benthiques, poissons, oiseaux, tortues, mammifères marins…
L’objectif de ces études est d’identifier les fonctions écologiques des milieux, leur dynamique, leur richesse biologique et patrimoniale ainsi que leur sensibilité aux perturbations anthropiques. Elles peuvent servir à des programmes de compensation des impacts anthropiques ou de restauration écologique des milieux.

 

Quels sont pour vous les perspectives et enjeux en lien avec la biodiversité marine ?

L’étude de la biodiversité est une des plus anciennes disciplines scientifiques développées notamment par Carl Von Linné (naturaliste suédois du 18ème siècle) avec la mise en place de la classification taxonomique. Pourtant, en matière de biodiversité, les zones inconnues représentent encore plus de neuf dixième de la surface terrestre. Les océanologues estiment avoir identifié à peine 10 % des quelques 240 000 espèces inventoriées (Appeltans, 2012 ; Bœuf, 2011). Ce nombre ne représente qu’une fraction de la biodiversité réelle qui pourrait avoisiner les deux millions d’espèces selon Grégory Beaugrand (Equipe Biodiversité et Climat, Station Marine de Wimereux). Ces lacunes s’expliquent par la vaste majorité des océans qui demeure inexplorée (environ 95%), mais aussi parce que nous continuons à découvrir régulièrement de nouvelles espèces sur les zones relativement connues et exploitées.

Or, la connaissance environnementale des milieux sous-marins est la base de toutes les démarches de gestion de la zone côtière. Cette connaissance passe par une évaluation des habitats des milieux concernés et de leur diversité (listes de faune et de flore), mais également par une connaissance de leur répartition, de leur dynamique, leur fonctionnalité et leur connectivité. Créocéan, par les nombreuses campagnes océanographiques, les inventaires, les cartographies d’habitats et les recherches sur l’état de santé, la fonctionnalité et la connectivité entre les milieux, participe à une meilleure protection et une meilleure gestion des écosystèmes marins. Par ailleurs, les progrès technologiques permettent la prospection de milieux autrefois inaccessibles et affinent les moyens de suivi des milieux. Créocéan participe à cet essor technologique et développe de nombreux outils innovants pour l’étude, le suivi et l’évaluation de l’état des habitats marins.

 

Quelle place occupe l'innovation ? Quel lien avec le Pôle Mer Bretagne Atlantique ?

L’innovation occupe une place stratégique chez Créocéan, c’est pourquoi une cellule spécifique Recherche, Développement et Innovation (RDI) a été créée en 2012 pour mieux organiser les activités de recherche et d’innovation dans la société. La RDI permet une amélioration constante des outils et des méthodes utilisés par Créocéan. Les objectifs sont de développer la performance de l’entreprise, de rester compétitif grâce à l’innovation et de créer des nouveaux marchés.  Les travaux de RDI s’inscrivent ainsi dans le cadre d’une démarche d’évolution permanente.

Créocéan soutient et encadre des thèses dans des domaines aussi variés que la photogrammétrie 3D pour caractériser et suivre l’état de santé des coraux, les risques de surélévation du niveau des mers en lien avec les changements climatiques (projet INSeaPTION dans le Pacifique), la restauration des mangroves et la planification spatiale marine (projet PLANIMER au Brésil).

Créocéan participe ainsi à de nombreux projets de recherche (H2020, FEDER, LIFE, Thèses CIFRE…) et collabore avec un grand nombre d’organismes publics.
Certains projets font d’ailleurs l’objet de publications scientifiques dans des journaux internationaux ou de communications lors de congrès.
Créocéan a également contribué à l’édition de plusieurs livres et atlas scientifiques ainsi qu’à celle de livres de vulgarisation sur la plongée et la biologie marine.
Le projet MESSIDOR (Concours mondial de l’Innovation en 2014) puis MELODI (Magnetic and Electromagnetic Ore Detection) en 2017, a été co-labellisé par les Pôles Mer Bretagne Atlantique et Mer Méditerranée. Il s’est concrétisé par la création de la société ABYSSA, société d’exploration des grands fonds marins, afin de mieux les connaître et d’en inventorier le patrimoine et les ressources.

 

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