Labellisé par le Pôle Mer Bretagne Atlantique en 2019, le projet DIKWE consiste à développer un système de digue modulaire assurant la protection du littoral en récupérant l’énergie de la houle et en la transformant en électricité. Pour mieux comprendre les enjeux autour de ce projet et son avancée, nous proposons un entretien avec les porteurs, Lucie Monot et Quentin Henry.
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> Pourriez-vous présenter la genèse du projet et ses motivations ?
"Le projet DIKWE s’inscrit dans notre développement autour de la construction portuaire. En réfléchissant sur cette thématique, il nous est apparu ce constat: Le port de demain a besoin de s’adapter aux nouveaux usages et aux conséquences du changement climatique (montée des eaux, intensité des tempêtes), tout en changeant de modèle énergétique, c’est-à-dire en passant du statut de consommateur au statut de producteur. C’est ainsi que le concept des infrastructures à énergie positive, dont est issu DIKWE, est né."
> Comment le projet contribue à la transition énergétique et portuaire ?
"DIKWE est un concept qui offre 2 fonctions : protéger le port et produire de l’électricité. Les ouvrages de protection portuaire conventionnel ont pour seul but d’arrêter l’énergie, parfois colossale des vagues qui viennent s’y briser. Cette énergie est naturellement présente devant les ports exposés et en la convertissant en électricité plutôt qu’en la laissant se disperser on valorise cette formidable source énergétique pour les besoins du port (électrification des quais, besoin énergétique des occupants de la zone portuaire, fourniture d’électricité verte pour de la production d’hydrogène…). C’est ainsi que le projet DIKWE contribue naturellement à la transition énergétique des ports tout en apportant une proposition économiquement compétitive au marché des digues portuaires."
> Etat de situation actuelle : pourriez-vous nous la décrire ?
"Le projet DIKWE est actuellement dans sa phase 2 sur 3 du programme de R&D. Nous sommes en train de concevoir et bientôt de construire un prototype de taille intermédiaire qui permettra de valider le concept en mer. Si tout se passe comme prévu, ce prototype sera raccordé à l’automne et l’hiver qu’il passera dans le goulet de la Rade de Brest (site de Saint Anne du Portzic) devrait nous permettre de valider le concept dans un environnement marin sollicitant."
> Quelles sont les perspectives à venir ?
"A la suite de la phase 2, la phase 3 a pour but de réaliser un démonstrateur de taille réel qui conclura ce programme de R&D. Dans l’esprit du projet, ce démonstrateur, au-delà de son intérêt expérimental, doit aussi offrir une infrastructure pérenne pour le site qui l’accueille. On maintient notre idée de la double fonction, protéger et produire. Notre 1er intension est un démonstrateur correspondant à un mode de construction neuve. Néanmoins, le rétrofit des ouvrages existants (ouvrage vétustes, adaptation aux conséquence du changement climatique) apparait également comme besoin important où notre concept pourrait apporter une réponse innovante. C’est pourquoi, nous proposons une solution répondant à cette problématique, c’est-à-dire adapter DIKWE à un ouvrage existant pour étendre sa durée de vie tout en produisant de l’électricité renouvelable."
"Quoi qu’il en soit, que ça soit pour la rénovation d’ouvrages existants mais aussi dans le cadre de projet de construction neuve, nous recevons de nombreuses marques d’intérêt de la part des acteurs du monde portuaire."
> L'intérêt du Pole dans cette démarche collaborative?
"Le Pole, depuis le début de notre projet, nous a apporté un véritable soutien dans la construction de notre programme R&D (intégration aux dispositifs de financement innovant, échange sur la structuration du projet…) mais également dans la mise en relation avec des personnes d’intérêt pour le projet. C’est pourquoi, nous souhaitions remercier chaleureusement les personnes du Pole qui nous suivent notre projet et avec qui nous avons des échanges réguliers."
